sur la colline où la gelée blanche a jeté sa mousseline brillante, les flambeaux dressés des genévriers voilent leur vert puissant des toiles d'araignées qui les recouvrent et que le givre a durcit. torche d'argent étincellante au soleil d'hiver. le vent a libéré la structure des arbres et des monts, tout est nu, tout est vrai, seuls les génévriers et les chênes verts donnent la mesure à l'espace. ...
sur le bois de la table attendent un grand saladier plein de pate qui fleure bon le rhum, les assiettes, le miel, le sucre en poudre. posée sur un des bols du landier, la soucoupe d'huile reçoit le chiffon ficelé au bout d'une fourchette, il servira à graisser la poele. cette poêle au fond épais qui doit avoir la qualité de ne pas "attraper", angèle s'en saisit par la trés longue queue qui lui permettra de ne pas bruler sa figure et ses mains au feu de la cheminée, passe la queue poue la maintenir dans l'anneau du landier, pousse la braise sous le trépied où elle vient de la déposer, attend qu'elle soit brulante, la retire, la frotte du chiffon huilé, avec la louche tourne la pate liquide dont elle prend une petite quantité qu'elle vide dans le fond de la poêle qui grésille de plaisir, lui imprime un mouvement tournant pour que l'épaisseur de la crêpe soit uniforme et fine. quelque instant sur le feu, ce premier coté cuit, elle a l'adresse élégante aprés avoir donné sur la queue de la poêle un coup sec pour la détacher, de lancer la crêpe haut en l'air et de la rattraper.