Jardins de Pareillas

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art de vivre entre botanique, gastronomie et créativité


je serais colin , il serait chloé

Publié par n-talo sur 1 Juin 2008, 00:09am

Catégories : #de la santé du père lustucru

ça ne va pas, dit nicolas, sans se retourner, avant que la voiture démarre.
...
on va te guérir, dit-il. ce que je voulais dire, c'est qu'il ne pouvait rien arriver de pire que de te voir malade, quelle que soit la maladie.
- j'ai peur .. dit chloé. il m'opérera sûrement.
- non, dit colin, tu seras guérie avant.
- qu'est-ce qu'elle a ? répéta nicolas. je peux faire quelque chose ?
lui aussi avait l'air trés malheureux. son aplomb ordinaire s'était fortement ramolli.
- ma chloé ... dit colin. calme-toi
- c'est sûr, dit nicolas. elle sera guérie trés vite.
- ce nénuphar, dit colin. où a-t-elle pu attraper ça ?
- elle a un nénuphar ? demanda nicolas, incrédule.
- dans le poumon droit, dit colin. le professeur croyait au début que c'était simplement quelque chose d'animal. mais c'est ça. on l'a vu sur l'écran. il est assez grand, mais enfin, on doit pouvoir en venir à bout.
- mais oui, dit nicolas.
- vous ne pouvez pas savoir ce que c'est, sanglota chloé. ça fait tellement mal quand il bouge.
la voiture démarra. nicolas la menait lentement à travers les maisons compliquées. le soleil disparaissait peu à peu derrière les arbres et le vent fraîchissait.
- le docteur veut qu'elle aille à la montague dit colin. il prétend que le froid tuera cette saleté.
- c'est sur la route qu'elle a attrapé ça, dit nicolas. c'était plein d'un tas de dégoutations du même genre.
- il dit aussi qu'il faut tout le temps mettre des fleurs autour d'elle, ajouta colin, pour faire peur à l'autre ...
il ne pouvait se décider à prononcer le nom de la plante exécrable.
- pourquoi ? demanda nicolas
- parce que s'il fleurit, dit colin, il y en aura d'autres. mais, on ne le laissera pas fleurir.
...
chloé dormait.
dans la journée, le nénuphar lui prêtait la belle couleur crème de sa peau mais pendant son sommeil, ce n'était pas la peine, et les taches rouges de ses joues revenaient. ses yeux faisaient deux marques bleutées sous son front et de loin on ne savait pas s'ils étaient ouverts. colin était assis sur une chaise dans la salle à manger et il attendait.
il y avait beaucoup de fleur autour de chloé, il pouvait encore attendre quelques heures avant de chercher un autre travail ...

on ne pouvait plus entrer dans la salle à manger, le plafond rejoignait presque le plancher auquel il était réuni par des projections mi-végétales mi-minérales, qui se développaient dans l'obscurité humide. la porte du couloir ne s'ouvrait plus, seul subsistait un étroit passage menant de l'entrée à la chambre de chloé ... chloé était toujours entourée de fleurs. ses mains allongées sur les couvertures tenaient à peine une grosse orchidée blanche qui paraissait beige à coté du sa peau diaphane. elle avait les yeux ouverts et remua à peine en voyant isis s'assoir prés d'elle.
nicolas vit chloé et il détourna la tête, il aurait voulu lui sourire, il s'approcha d'elle et lui caressa la main, il s'assit aussi et chloé ferma doucement les yeux et les rouvrit, elle paraissait contente de les voir.

l'administration donnait beaucoup d'argent à colin mais c'était trop tard. il devait maintenant monter chez des gens tous les jours, on lui remettait une liste, il annonçait les malheurs un jour avant qu'ils n'arrivent ...il monta les deux marches, et suivit le couloir et frappa, reculant d'un pas sitôt aprés ; quand les gens voyaient sa casquette noire, ils savaient et le maltraitaient, mais colin ne devait rien dire, on le payait pour ce travail. la porte s'ouvrit. il prévint et partit, un lourd morceau de bois l'atteignit dans le dos, il chercha sur la liste le nom suivant, et vit que c'était le sien. alors il marcha dans la rue, et son coeur se fit de plomb, car le lendemain, chloé serait morte
l'écume des jours - boris vian
c'est arrivé hier dans la soirée
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B
Et si les vents soufflent encoredans les vallées ou sur les mersEt si les pluies trempent la terreoffrant au corps, un désir fortEt si les fontaines abreuvent gentimentjuste ce qu’il faut, pas plus pas moinsEt si tout le monde en prend soinoffrant à l’esprit, un nouvel élanEt si l’homme continue d’apprendredans les villes et les campagnesEt si plus jamais le meilleur gagneoffrant à l’âme, un goût tendreAlors, soyez en sûr, mes tristes amis,Les mers, les pluies et les fontainescoulent comme dans les veines.Je suis encore parmi vous, ici.Philistin Panger ©Bon courage.
K
que te dire ....je pense tres fort à vous , à didier et monique ....
C
Je reviens vous voir, toujours sous le choc. il est un blog que je ne peux ouvrir sans avoir les larmes aux yeux, c'est le vôtre. J'aimerais tant qu'il en soit autrement... Je vous embrasse toutes les trois bien fort, je pense à vous.
M
en union de prière.
C
Oh, Nath... :(Je suis tellement désolée pour toi et pour toute votre famille...Je vous envoie mes pensées les plus douces. Et si d'aventure je pouvais t'être utile à quelque chose... n'hésite surtout pas.Je t'embrasse de tout mon coeur.

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